Nouvelles partagées du 3 mai 2020
L’IRE DES CHÊNAIES, le journal papier de Radio Zinzine
Les Marronniers : quand un chef-journaliste de la Provence
suit un schéma pro-police bien rôdé.
Trois jours après l’assassinat de Mehdi, habitant de la cité Maison Blanche, le plus mauvais journal de Marseille ne se gêne pas de publier des articles contenant des fausses informations, des informations non-sourcées et des prises de positions pro-police à gogo. Une pratique journalistique systématique.
Depuis le meurtre de Mehdi, trois jours se sont écoulés et peu sont les médias ayant publié des articles sur cette histoire révoltante. Selon une vidéo du Collectif habitants de la maison Blanche, les médias auraient été interdits vendredi soir de venir sur place, alors que quand il y a des règlements de compte les articles fusent moins d’une demi heure après les faits. La lecture des quelques articles parus dans la Provence force à constater que, sans surprise, les articles de ce puissant journal sont en train de construire une histoire basée sur des “informations” de “sources proches” non-citées ni décrites ; et qui correspond parfaitement au scénario bien rôdé dans lequel la « légitimité des actions policières ne peut être remise en question et que la victime est toujours coupable ». Cette version des faits est d’ailleurs depuis le tout début contestée par des témoins et le collectif de la Maison Blanche que nous vous invitons à suivre sur leur facebook.
En août 2018, le site internet paris-luttes.info publiait un article intitulé “Autopsie des techniques policières et journalistiques pour maquiller les violences policières”. Dans cet article, les auteur·e·s décrivent un schéma systématique. Nous allons utiliser des passages de cet article ici afin de démontrer à quel niveau la complicité entre médias réactionnaires et police n’a rien d’exceptionnel.
Dans l’article “Fusillade des Marronniers : le début d’une double enquête” publié le dimanche 16 février, le journaliste Denis Trossero, chef du service justice-police du journal la Provence et enseignant à l’École de Journalisme et de Communication d’Aix-Marseille, écrit que « Le policier tireur est présenté, de source proche de l’enquête, comme un bon professionnel qui a 20 ans de police, dont 13 ans de Bac. La thèse de la légitime défense est fortement privilégiée à ce stade, dans la mesure où le malfaiteur a mis en joue les policiers avec son fusil à pompe ». Le lendemain, dans le même journal, Denis Trossero écrit encore dans son article “Tirs des Marronniers : l’arme du malfaiteur se serait enraillée”« Une expertise balistique a également été ordonnée, mais selon nos informations, l’arme du braqueur aurait déjà “parlé” : elle se serait enraillée au moment du tir. Une balle Brenneke - une munition destinée à la chasse au sanglier - aurait été retrouvée engagée dans le fusil à pompe. Dans cette hypothèse, les deux policiers successivement ciblés par le malfaiteur sont passés de peu à côté de la mort. La procureure de la République de Marseille, Dominique Laurens, évoquait samedi, dans un communiqué, le fait qu’ "un fonctionnaire de police [avait ouvert] le feu à plusieurs reprises après avoir été lui-même, puis un de ses collègues, mis en joue par un des malfaiteurs armé d’un fusil ».
Le réflexe immédiat de la police et de la préfecture de communiquer sur la légitime défense des policiers est décrit par l’article paris-luttes comme la première importance lorsque le “volet médiatique” est activé.
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